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«Comment faire vivre les valeurs de la République ?». Face à l’ampleur prise par la radicalisation islamiste au cours de ces dernières années, les professeurs, animateurs, ou responsables associatifs et éducatifs veulent agir. Les jeunes sont en effet largement touchés par cet «embrigadement», comme le définit Michèle Biard, déléguée départementale de l’Association de défense des familles et de l’individu (ADFI). Venue à Auch pour participer à une formation de prévention de la radicalisation, elle veut « trouver de vraies solutions afin d’éviter la contre-productivité».

Le Gers n’est pas épargné

Dans la salle de musique de l’École supérieure du professorat et de l’éducation (ESPE), une bonne vingtaine de professionnels de l’enfance et de la jeunesse comme Mme Biard, sont mobilisés. L’objectif est «de comprendre et anticiper les processus de radicalisation des jeunes, et d’y trouver une réponse collective». Ces mots sont ceux de Bertrand Marsol. Membre des Francas Midi-Pyrénées, il organise et intervient dans cette formation. Dans les représentations collectives, ce phénomène touche surtout les grosses agglomérations. M. Marsol souligne donc que la radicalisation est en fait très diffuse. «Elle concerne aussi beaucoup les zones rurales et isolées dont le Gers fait partie». Il est difficile d’accéder aux chiffres exacts. Mais Nadine Canton, de la Direction Départementale de la Cohésion Sociale et de la Protection des Populations (DDCSPP), affirme que le nombre de cas augmente depuis les attentats du 13 novembre 2015.

Et les éducateurs sont souvent les mieux placés pour repérer les indicateurs de ce phénomène chez les jeunes. Bertrand Marsol évoque notamment les «ruptures et modifications brutales des comportements, des valeurs, ou le repli sur soi, et l’éloignement amical et familial».

La démocratie pour lutter

Internet et les réseaux sociaux accélèrent ces processus, qui peuvent aboutir en quelques mois seulement. Bertrand Marsol pense que les professionnels de l’éducation doivent lutter en «remettant la démocratie au cœur de la réflexion et des discussions». Trois journées de formation dont la première se tenait hier, sont prévues jusqu’en mai. Des intervenants de renom tels que Dounia Bouzar, spécialiste des dérives sectaires liées à l’Islam, viendront débattre des solutions à apporter auprès des jeunes concernant ce phénomène inquiétant.

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